POP DRAWINGS & MORE

À la suite de l’exposition Ivan Messac, Pop Politique consacrée en mars 2022 à la production peinte d’Ivan Messac entre 1967 et 1972, la Galerie T&L continue l’exploration de la carrière de ce représentant majeur de la peinture pop en France avec une exposition dédiée à sa production graphique.Celle-ci met en regard dessins, gouaches et aquarelles de 1968 à la fin des 1970 avec quelques tableaux de la même époque mais aussi avec des dessins et peintures en noir en blanc de la série récente Tout s’éclaire (2015). Les œuvres de cette série sont très proches des dessins monochromes des tous débuts de l’artiste, en 1968, et renouent avec ses principes esthétiques de l’époque, en grands aplats délimitant des formes simplifiées.

 

POP DRAWINGS AND MORE  31.05 / 19.06.23

L’exposition traverse entièrement la première phase de l’art de Messac, de 1968 à la fin des années 1970, la plus bouillonnante de sa carrière, avant qu’il n’abandonne la peinture pour devenir sculpteur durant les années 1980. Au cours de cette période, Messac, artiste engagé, aborde les sujets de société les plus variés - de l’érotisme à l’écologie, de l’homosexualité à la condition des Indiens en Amérique. Des dessins (et des peintures) qui racontent une époque, ses injustices comme ses aspirations.De ses premiers dessins noir et blanc de l’année 1968, qui commentent l’actualité politique et sociale, puis avec les aquarelles et gouaches colorées de sa série sur les Indiens d’Amérique, considérés par l’artiste comme la Minorité absolue, jusqu’à son étonnante série pointilliste du Musée dans la rue (1977), la pratique du dessin de Messac explore sur un court laps de temps toutes les possibilités du médium. Cette progression d’une série à l’autre reflète les recherches de plus en plus approfondies de l’artiste sur la couleur. Celles-ci engagent Messac sur la voie de la dissolution progressive du motif, déjà en germe avec la série Ombre et lumière (1974-1976), où les taches colorées absorbent la figure, et avec le pointillisme et les zones noires des œuvres de la série du Musée dans la rue (1977). Ce cheminement le mène finalement à l’abstraction au début des années 1980, juste avant qu’il n’abandonne la peinture et le dessin pour s’adonner à la sculpture pendant une dizaine d’années.Messac est donc à la fois un artiste engagé, utilisant la figuration pour produire un discours critique sur la société occidentale, et un pur peintre, intéressé par la théorie de la couleur, notamment par les concepts inconsciemment associés par l’œil occidental aux coloris.

En 1972, Ivan Messac entreprend une œuvre manifeste sur le thème de la signification idéologique de la couleur : le polyptyque en sept parties baptisé Les Chieurs, qui s’étend sur plus de cinq mètres. Refusant de vendre cette œuvre majeure à un collectionneur, celui-ci propose alors à l’artiste d’en tirer une édition limitée de 70 albums sérigraphiés de haute qualité. Signés, numérotés les sept planches sont contenues dans une pochette portant le titre Les enfants polychromes. Alors qu’un musée national s’apprête à acquérir le polyptyque sur toile, l’exposition est l’occasion de remontrer l’album de sérigraphies, dont seuls quelques dizaines d’exemplaires sont encore disponibles sur le marché. . Forte d’une quarantaine d’oeuvres, l’exposition Ivan Messac, Pop Drawings and More est la première rétrospective consacrée à la production graphique ancienne et récente d’Ivan Messac

 

BIOGRAPHIE

Ivan Messac, né à Caen le 19 mars 1948, grandit à Nanterre dans un milieu culturel fécond et apprend, en autodidacte, la peinture. Dès 1968, ses toiles et ses dessins à l’encre de Chine témoignent de son intérêt pour les sujets de société les plus actuels - droits des femmes, violences policières et même écologie - alors que la jeunesse de France s’engouffre dans mai 68. En 1969, il déroule dans les couloirs de la fac de Nanterre une fresque sur papier de dix mètres qui marque son engagement tant artistique que politique. Rien d’étonnant à ce que cette même année 1969, il participe au Salon de la Jeune Peinture - un salon annuel très politique animé et géré par les artistes eux- mêmes. Deux ans plus tard, il y exposera trois des tableaux de la série Minorité absolue, remarqués par le critique Jean-Louis Pradel, qui le désigne comme benjamin de la Figuration narrative tandis que José Pierre lui consacre un article dans son Dictionnaire du Pop Art, paru en 1975. Messac revient à ses premières amours - la peinture, le dessin et la gravure - à la fin des années 1990. Puis, à partir de 2010, il se rapproche du langage stylistique de ses débuts pour explorer de nouveaux sujets. Sa série Tout s’éclaire de 2015 constitue ainsi un écho à la série Ombre et lumière (1974-1976) mais où le thème politique et social des années 1970 est remplacé par des variations sur des œuvres célèbres de la sculpture classique européenne, le tout en noir et blanc. Comme dans sa peinture, le style d’Ivan Messac est celui d’un artiste de la ligne mais qui recherche des coloris purs et puissants. Construisant ses œuvres comme de véritables phrases, avec une structure sémantique, on retrouve souvent dans ses premiers dessins plusieurs images qui s’imbriquent et se commentent l’une l’autre, produisant un discours, caractéristique de l’art de la Figuration narrative, dont il est le plus jeune représentant. I Messac devient membre du Comité du Salon de la Jeune Peinture en 1974 et président du Salon en 1975. Il dessine les affiches des éditions 1974 et 1975. Il participe pour la dernière fois au Salon en 1976. Sa première exposition personnelle en galerie a lieu, elle, dès 1971, à Dublin.L’ensemble du travail de Messac de la fin des années 1960 et des années 1970 témoigne de son4engagement. Qu’il conçoive les décors d’un ballet pour le BTC, participe à des réunions d’artistes au Portugal lors de la Révolution des Œillets, apporte son soutien au syndicat Solidarité, c’est à la fois comme artiste et comme défenseur des droits de l’Homme qu’il agit.Après la série Minorité absolue dédiée aux Indiens d’Amérique (1971-1973), Messac va explorer de nouveaux sujets : le sport (série Le noble art, 1973) puis des questions de plus en plus formelles dans les séries Ombre et lumière (1974-1976) et Le musée dans la rue (1977), qui vont le conduire à s’éloigner progressivement de la figuration pour explorer l’abstraction et la sculpture à partir des années 1980. Il revient à ses premières amours en renouant avec la peinture au début des années 2000, s’intéressant également aux possibilités offertes par les nouveaux outils numériques.Son travail a été exposé par de nombreuses galeries en France et à l’étranger et fait partie des collections de plusieurs musées et fondations.Ivan Messac vit et travaille à Paris et à Sens.

 

Pop Drawings and More

Du mardi-samedi, de 11h-19h

Galerie T&L 61 rue de la Verrerie75004 Paris

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Tél. : 00 33 (0)6 95 26 03 48