Messac POP POLITIQUE, Œuvres des années 1967 à 1972, T&L Galerie, 61 rue de la Verrerie, 75004 PARIS du 17 mars au 8 avril 2022

EXTRAIT DE L'ENTRETIEN Messac /Tancrède Hertzog : Nous exposons des oeuvres de toi qui ont été conçues sur un laps de temps court, six ans à peine, de 1967 à 1972. Ce qui est étonnant, c’est qu’à ce moment tu as entre dix-neuf et et vingt-quatre ans, tu viens à peine de débuter. Pourtant, ces peintures, ces dessins sont considérés comme les oeuvres les plus représentatives de ta carrière, parmi les plus matures, tant par le style que par leurs sujets. Avais-tu conscience de cela ?

Ivan Messac : Quand je les faisais, je n’étais pas vraiment conscient que j’étais en train de créer des oeuvres marquantes. Néanmoins, quand je me suis décidé à devenir peintre, je me suis dit qu’il fallait le faire pour produire des choses importantes, sans quoi ça n’en valait pas la peine. J’avais cette ambition mais j’ignorais que j’en avais les capacités, d’autant que je n’ai jamais fait d’études d’art. Ce qui m’a amené à inventer beaucoup de systèmes pour peindre de manière peu traditionnelle. J’étais tellement peu sûr de mon dessin, alors que je voulais faire des oeuvres très simples, que je dessinais sur des papiers à l’échelle 1 le tracé de mes futurs tableaux et que je les déposais ensuite sur ma toile, afin de pouvoir obtenir un tracé impeccable.J’ai trouvé des moyens qui étaient à ma portée mais sans m’en rendre compte, j’étais en train de faire de la peinture. Et ce n’est que lorsque je suis devenu sculpteur, dans les années 1980, que j’ai réalisé que j’étais un bon dessinateur.